Et la grande resquilleuse est …. Laurence Parisot !!

Y'a pas de quoi être fière....

.... ni fayoter en lisant l’Huma.

Veuillez sortir du rang mademoiselle Parisot, vous n’avez rien à faire là !

Certes, faute d’être coiffée d’un bonnet, Laurence Parisot porte pas mal de casquettes dans cette campagne : présidente du MEDEF, soutien plus ou moins affiché de l’un des candidats, directrice d’un institut de sondage (IFOP) dont on sait qu’ils font la pluie et le beau temps. Mais malgré tout, ce n’est pas une candidate.

Pourquoi cette situation particulière le 5 février ?

L’explication de la rédaction de France-Inter est la suivante : c’est Ségolène Royal qui était prévue ce lundi-là, mais sa campagne ayant des hauts et des bas (campagne houleuse serait peut-être le terme exact, et la zapatera ne surfe pas souvent au sommet de la vague) elle s’est décommandée le vendredi précédent.

Royal absente soit, mais pourquoi Parisot pour la remplacer ?

Plusieurs hypothèses sont possibles :

• Les autres candidats avaient tous d’autres engagements ailleurs ce lundi matin-là, et Mlle Parisot n’avait elle que cela à faire, malgré toutes ses activités citées plus haut …

• Aucun autre candidat ne voulait passer sur l'antenne de l'une des radios les plus écoutées de France à une heure de grande écoute  ….

• Les candidats disponibles habitaient trop loin de Radio-France, et n’auraient pas eu le temps en un peu plus d’un week-end (c’est le temps qu’il faut à Sarkozy et Bayrou pour se rendre respectivement aux Antilles et à Mayotte et en revenir) de faire le trajet. Cet argument est difficilement recevable même dans la configuration la plus défavorable, à savoir un candidat circulant exclusivement à vélo avec des sacoches pleines de courrier …

Non, décidément, on comprend difficilement cette intrusion, d’autant que Nicolas Demorand qui n’a pas l’habitude de pratiquer la langue de bois (surtout avec les petits candidats qui font moins de 5% dans les fameux sondages BOVE__FRANCE_INTER_08_02_07) l'a laissée dans sa poche pour le coup (sa langue) au niveau justification qui tienne la route.

Qu’à cela ne tienne, on aurait pu s’attendre à ce que pour rétablir une certaine équité (définition du terme équité : tarte à la crème des réformateurs pour stigmatiser une catégorie sociale en vue d’abaisser son niveau de vie) dans les semaines suivantes le représentant d’un autre syndicat, ouvrier celui-là, soit invité à son tour pour contrebalancer un discours pour le moins chargé (la référence faite par la petite dame au directeur de la London School of Economics qui compare sans rigoler la direction d’une université et le management d’une équipe de football fait l’effet d’un tacle par derrière, surtout lorsqu'on assimile business school et université des sciences). Mais vous avez pu constater comme moi sur le site de France-Inter, point de syndicaliste digne de ce nom à l’horizon.

Je suis donc acculé à faire un peu de mauvais esprit, et même si l’article ci-dessous, extrait du Canard Enchaîné, est daté du 14 février il relate une rencontre ayant eu lieu précisémment le 5 Février. Bon dieu mais c'est bien sûr ! Bonne mère, y aurait-il une certaine proximité entre la direction de Radio France et l’UMP ? Je savais bien que Cluzel était le parrain de la fille d'Alain Juppé, mais de là à imaginer ... j'en suis tout espanté.

A propos de ces fameuses (fumeuses ?) revues de presse : 

En fait de l'aveu même de la rédaction ces revues, qui de toute façon n'avaient rien de renversantes, étaient surtout un coup d’esbroufe, car dans la pratique l’invité ne venait pas seul et une fois passée la petite séance vidéo il refilait le bébé à l'un de ses scribes. Ainsi pour Ségolène Royal c’est Jack Lang himself qui a utilisé la sienne (de langue) pour tourner les pages, et ils se sont fait un petit brieffing entre 4 yeux avant l’émission pour tout finaliser (paraîtrait que le tête à tête aurait été un peu houleux, ... décidément). Seul Nicolas Sarkozy a d'entrée déclaré qu'il ne se prêterait pas au jeu, sans doute trop ému qu'il était par l'annonce la veille au soir de la non participation de Jacques Chirac à l'élection.

Dans les faits, seuls 2 candidats se sont réellement prêtés à l'exercice : François Bayrou et Dominique Voynet (c'est la rédaction qui le dit, mais là va falloir me croire sur parole car je ne retrouve plus les enregistrements).

Mais revenons à Laurence Parisot puisqu'elle veut la vedette.

Cette femme est formidable! Vous ne me croyez pas ?

Alors écoutez attentivement ce que disait, il y a quelques mois, un stratégiste financier qui s'est un peu lâché au sujet du plein emploi : Profits_FLEXIBILITE_France_info_2005

Ah l'immonde ! !

Maintenant écoutez ce qu’a dit la douce Laurence le 20 février : Parisot_Plein_emploi_20_02_07

Là elle est tellement super-cool-sympa que j'ai peur pour elle. Ils vont lui passer la camisole au MEDEF en entendant cela.

Pas sûr. Il suffit que le statut des salariés devienne bien-bien flexible, et/ou que le montant des salaires se réduise comme peau de chagrin, pour satisfaire leurs 2 points de vue.

Et nous dans tout cela ?

Ben, est-ce que c'est vraiment leur problème ?

Pour terminer, rendons à César ce qui lui appartient, permettez-moi de quitter notre nouvelle amie à la manière de Nicolas Demorand Fin_Parisot_Demorand_05_02_07

A bientôt.

C.H.