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Retour sur infos : le petit bout de ma lorgnette
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26 septembre 2007

Sarcophage de Tchernobyl : business is business

Tchernobyl Travaux_reacteur_Tchernobyl Construction_sarcophage_Tchernobyl

Depuis quinze ans l’allégation selon laquelle 96% du combustible radioactif serait encore dans le réacteur a servi les intérêts de l’industrie atomique.

Erigé en épée de Damoclès, le mythe du danger nucléaire suprême a aidé à collecter des fonds. 

Ce texte n’est pas de moi, mais extrait de la conclusion d’un documentaire germano-danois très instructif, au titre évocateur « Tchernobyl : un alibi en béton » diffusé sur ARTE en 2002 (Fiche du film).

Ce documentaire a pour fil conducteur la rencontre de 2 scientifiques : Sebastian Pflugbeil physicien de l’ex-Allemagne de l’est, intrigué par une vidéo danoise montrant une équipe menée par Konstantin Tchetcherov explorant les entrailles du réacteur … sans protection particulière. Au cours du documentaire les 2 scientifiques se rejoignent en Ukraine et font une visite commune du sarcophage.

Sebastian_Pflugbeil Konstantin_Tjetjerov

Lorsque le 17 septembre j’ai entendu parler du contrat de construction du second sarcophage sur la centrale, je suis vite allé dépoussiérer la cassette que j’avais religieusement conservée, pour la visionner une nouvelle fois.

Pour faire court, voici un aperçu des informations qui étaient avancées dans ce documentaire :

  • la quasi-totalité du combustible radioactif est sortie du réacteur dans les heures et les jours qui ont suivi l’accident. Le 1er sarcophage n’a joué qu’un faible rôle. D’ailleurs les quantités de sable et de ciment avancées à l’époque dans les médias pour sa construction son aberrantes.

  • la sortie de l’essentiel des substances radioactives explique également la taille du nuage, son étendue géographique et ses dégâts sur la population, qui ont été minimisés en falsifiant les rapports,

  • le plus grand danger qu’encouraient les scientifiques en visitant le réacteur était celui d’un effondrement du premier sarcophage,

  • le sarcophage contient des poussières radioactives qui entraîneraient une contamination locale en cas d’effondrement,

  • les informations qui servaient de base aux dossiers scientifiques et de financement s’appuyaient sur des rapports ukrainiens qui n’ont jamais été vérifiés,

  • l’Europe finançait officiellement (à l’époque du reportage), 820 personnes pour travailler sur le site, ce qui était totalement faux,

  • 565 millions de dollars d’études avaient déjà été financés, mais les ukrainiens victimes de la catastrophe n’en avaient pas vu la couleur, l’essentiel allant à des entreprise d’engineering.

En résumé ce documentaire mettait clairement en évidence :

  • un détournement de fonds bénéficiant à des entreprises occidentales, sous couvert de la BERD (Banque Européenne de Reconstruction et de Développement),

  • que seule une faible partie de cette manne financière profiterait aux habitants (et accessoirement victimes) de la région,

  • que le traitement des déchets hautements radioactifs (hélicoptères, camions, grues, …) aillait continuer à polluer les sols,

  • que d’autres centrales identiques à celles de Tchernobyl étaient toujours en service, et que cet argent ne servirait pas à les réformer.

Ce reportage est visible en sélectionnant le lien suivant (ici, au format realPlayer) trouvé sur le site suivant (ici), mais autant vous prévenir que la vidéo est de taille très réduite à l’écran. Voici également un lien vers un site néerlandais évoquant ce film.

Qu’en est-il aujourd’hui dans nos médias ?

Traitement effectué par TF1 et France 2, dans 2 extraits vidéo :

La visualisation de ces vidéos se fait grâce au lecteur RealPlayer (téléchargeable ici si vous n'en disposez pas déjà).

Signature_du_contrat

Bien sûr aucune référence au documentaire susnommé, ne serait-ce que pour le démolir.

Vinci et Bouygues, 2 entreprises qui ont le vent en poupe dans tous les milieux, nuage radioactif ou pas.

Tout cela me laisse dubitatif et sans guère d’illusions.

C.H.

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