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19 août 2009

Seul le silence, de R. J. Ellory

Seul_le_silence R_J_ELLORY

« A Quiet Belief in Angels » est le premier roman de R. J. Ellory traduit en français, aux éditions Sonatine.

L’histoire retrace en parallèle les crimes d’un serial killer s’attaquant à des jeunes filles dans l’état de Georgie à partir de 1939 et jusque dans les années 70, et la destinée de Joseph Vaughan l’un des écoliers ayant côtoyé les premières victimes, qui sera durant toute son existence hanté par ces meurtres, et qui devenu écrivain n’aura d’autre issue que de démasquer l’assassin pour tenir une promesse et tenter d’exorciser ses malheurs.

C’est un thriller, certes, mais c’est avant tout un roman particulièrement bien écrit.

Même si certaines critiques parlent d’un suspens à la mécanique parfaite, une fois le roman terminé on peut tout de même y trouver quelques invraisemblances (qui ne seront pas développées ici pour ne pas déflorer le sujet).

Mais ces remarques sont de peu d’importance, comparées au plaisir que l’on prend à la lecture, la trame policière n’étant certainement qu'un prétexte pour l’auteur.

Ci-dessous sont disponibles à l'écoute les extraits de 2 émissions de France Culture datant de la sortie du roman (automne 2008) qui, au delà de l'avis critique des journalistes, permettent d'en savoir un peu plus sur le parcours atypique de son auteur :

« Jeux d’épreuves » le 20 décembre 2008 :

JEUX_D_EPREUVES


« Tout arrive » le 13 octobre 2008 :

TOUT_ARRIVE


Pour finir voici quelques morceaux choisis, l’occasion également de souligner le travail de traduction de Fabrice Pointeau qui bien évidemment est certainement pour beaucoup dans la qualité de la version française du roman : 

Page 165

Peut-être me disais-je que si j’écrivais suffisamment sur la réalité alors je me viderais, et que de ce vide naîtrait les fruits de l’imagination et de l’inspiration. J’écrirais alors quelque chose comme Steinbeck ou Fenimor Cooper, une œuvre de fiction et non une œuvre autobiographique. Ce ne fut que plus tard que je compris que les deux étaient liées : l’expérience, façonnée par l’imagination, devenait de la fiction, et la vie vue à travers le prisme de l’imagination, devenait une chose que l’on pouvait mieux tolérer et comprendre.

Page 167

La solitude est une drogue, un narcotique ; elle se répand dans les veines, dans les nerfs et les muscles ; elle s’arroge le droit de posséder votre corps et votre esprit. L’isolement et la solitude sont des murs.

Page 312

Avec le recul, ma vie ressemblait à une série d’incidents reliés les uns aux autres. Comme une suite de wagons de marchandises qui auraient déraillé, chacun indépendant et pourtant rattaché au suivant. L’un des wagons avait quitté les rails – peut-être la mort de mon père – et à partir de là, tout avait rapidement, résolument, suivi. J’en était venu à croire que j’étais prisonnier de ces wagons, et que si je ne m’en désengageais pas, je finirais par basculer dans le vide.

Page 364

-Tu as l’intention d’être ma muse ? demandai-je en souriant.

- Bon Dieu, non, Vaughan. Une muse doit être une femme, une femme d’esprit et de grâce. Oui, nous te trouverons une muse, une femme intelligente et élégante, mais pas jolie au point d’être une constante distraction, hein ?

Site de R.J. Ellory

C.H.

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