Erreurs du débat du second tour : quand les commentaires journalistiques laissent aussi à désirer

Lors du débat présidentiel du mercredi 2 mai de nombreuses boulettes ont été dites par les 2 candidats, puis relevées et commentées par les journalistes.

Je vous en propose 2 dont les commentaires journalistiques ne manquent pas de sel.

Le financement des retraites

Nicolas Sarkozy affirme, en regardant ailleurs pour conclure : (Vidéo) Sarkozy_pretend_que_le_financement_des_retraites_est_equilibre

Commentaire de Jean-François Achilli le lendemain midi sur France Inter : (Audio) France_Inter_Financement_retraites_04_05_07

Vous avez bien entendu (même si la capture audio n'est pas géniale), 2/3 restent à financer et c'est à négocier en 2008 … pensez donc, une paille. Un détail pour ceux qui n’ont plus qu’une année ou deux à faire et qui ne savent pas s’ils doivent travailler un peu moins et partir avec une retraite convenable, ou travailler plus pour gagner moins. J'en connais qui ne parlent que de cela en ce moment. Visiblement ce n'est pas le cas dans l'entourage de Mr Achilli.

Pour ce qui est du regard de Sarkozy, plus orienté vers les "journalistes" que vers son adversaire, voici l'explication détaillée de Valérie Pécresse (porte-parole), étayée par les propos d'un journaliste dont la probité n'a jamais été mise en doute (demandez à Castro) : (audio) Telephone_sonne_Regard_fuyant_de_Sarkozy Après une telle démonstration, une conclusion s'impose : toutes les femmes n'ont d'yeux que pour son épaule.

Le nucléaire.

Echange entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy : (Vidéo) Part_du_nucleaire

Commentaire le lendemain midi d’une journaliste de France-Inter : (Audio) France_Inter_Part_du_nucleaire_04_05_07

• 50% : c’est aussi l’augmentation du salaire minimum en Angola de 1991 à 2007 (vous pouvez vérifier), et justement il y a de l’uranium en Angola, donc c'est une preuve de plus qu'effectivement Nicolas Sarkozy n’avait pas tout à fait tort en disant la moitié !

• 50 : c’est aussi, et surtout, un chiffre situé à égale distance entre 0 et 100, et qu’il est bon d'avancer lorsqu’on ne sait absolument pas quoi répondre. Attention toutefois à ne pas sortir ce chiffre devant Jean-Jacques Bourdin s’il vous demande le nombre de sous-marins nucléaires français.

A signaler, pour ceux qui ne l'auraient pas entendu, que des petits malins de l'UMP ont passé une partie de la journée de jeudi à essayer de changer sur Wikipédia la définition de l'EPR pour qu'il passe de la 3ème à la 4ème génération. Lorsqu'il affirme "Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis" ... on comprend tout de suite mieux la méthode.

Ce débat a surtout été la démonstration que les candidats ne savent pas tout, ce qui est humain, mais qu’ils lancent péremptoirement des âneries, ce qui est très grave.

C.H.